Les Villes
  Invisibles
    
     
       

        3 octobre 2015, 19h - 3h
       Maison des Enfants Saint-André, 2 Rue Saint-André

       Bruxelles  

       video par Jerome Noel


         ( for the page in English   click here )

 
texte intégral (pdf)
en    fr
plan    
Nuit Blanche 2015 (site officiel) 

photos de l'installation


   Oui, l’empire est malade, et, ce qui est pire, il essaie de s’habituer à ses plaies. Telles est la conclusion de mes explorations : examinent les traces de bonheur qu’on peut encore apercevoir, j’en mesure la rareté. Si tu veux savoir quelle ombre il y a autour de toi, fixe des yeux les faibles lumières du lointain
.

                                                                      - Italo Calvino

   En entrant à la Maison des Enfants Saint-André, regardez les pavés.

   Là, vous trouverez une cour remplie de mots tracés à la craie blanche. Le texte provient du livre " Les Villes Invisibles " de l'écrivain italien, Italo Calvino.

   Pendant douze heures avant l'ouverture de la Nuit Blanche, l'artiste Mike Schertzer écrira sur les pavés à la craie blanche. Toute la performance sera filmée par Jérôme Noel et projetée sur l'espace, en temps réel, en accompagnement à l'installation.

   Dans la cour, le visiteur pourra lire les textes et flâner librement. Grâce à leur statut éphémère, les mots lui parleront de choses durables et de choses périssables.

   La Maison des Enfants Saint-André est actuellement une maison qui a pour mission « de développer la socialisation et l'autonomie de l'enfant et de le sensibiliser à son environnement social, culturel, écologique scientifique » entre autres.

   Jadis, la maison était une morgue. A cet endroit se sont donc côtoyées la mort et la naissance. Le début d'un voyage rempli de possibilités se trouve dans le même bâtiment ou tels voyages ont connu leur fin.

   Dans son livre « Les Villes Invisibles » Italo Calvino a écrit, , « il me semble quelquefois que ta voix m'arrive de loin, tandis que je suis prisonnier d'un présent tapageur et invisible, dans lequel toutes les formes humaines de la vie en commun sont arrivées à un bout de leur cycle, et on ne peut imaginer quelles formes nouvelles elles vont prendre. Et par ta voix j'écoute les raisons invisibles pour lesquelles peut-être bien, après leur mort elles vivront de nouveau »
.

   Nous construisons parce que nous sommes démontés. Quand nous créons nous libérons ce qui est possible, quand nous anéantissons, nous l'asservissons. La présence du texte Les Villes Invisibles, en craie blanche, les traces momentanées, parleront, ludique et simplement, de l'histoire du site, et de son avenir… et évidemment, de notre passé et de notre avenir. L'architecture conditionne notre humanité. " We are where we live and we are how we live ". Les lieux que nous visitons, ou évitons, sont liés intimement avec ce qui nous sommes et ce qui nous devenons. Nous sommes toujours résident, habitant, de quelque chose, d'une quelconque construction humaine, parfois utopique ou pragmatique, sublime ou abominable, réel ou imaginaire.
                - M.S.


    L’enfer des vivants n’est pas chose à venir : s’il y en a un, c’est celui qui est déjà là, l’enfer que nous habitons tous les jours, que nous formons d’être ensemble. Il y a deux façons de ne pas en souffrir. La première réussit aisément à la plupart : accepter l’enfer, en devenir une part au point de ne plus le voir. La seconde est risquée et elle demande une attention, une apprentissage continuels : chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l’enfer, n’est pas de l’enfer, et le faire durer, et lui faire de la place
.

                                              - Italo Calvino













merci à Dominique B, Stéphanie H, Brufête, Jerome Noel, Toby S, Robin T, la Maison St André, la Ville de Bruxelles (et ses brasseurs)... et la Clinique Saint-Jean !



 

                     

 



Poetry is Disaster 
correspond
  

© Mike Schertzer 1997 - 2016