A l'usage de ceux qui voient

Pour ceux qui ne peuvent pas établir des racines, pour ceux qui ont perdu la capacité de créer des racines, mais néanmoins le désirent, il existe dans notre monde des choses qui ont crée des racines pour nous, des choses qui nous parlent, avec insistance et générosité, vous êtes vous même le chez-soi.

deux interventions littéraires
pour Diderot 2013

Langres, France


www.diderot2013-langres.fr








Les Remparts
(promenade de Montreal)

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  La Promenade du Sceptique
(promenade de Blanchefontaine)





Les Remparts
: (un discours)


Ici, à Langres, je présente deux installations pour exprimer l’esprit de Diderot : La première, à Blanchefontaine, où la sensibilité de la matière se manifeste ; et c’est ici, aux Remparts, où je voudrais donner forme à l’unité de l’imagination et de l’âme.

En considérant Diderot et toutes ses écrits on voit une immense hétérogénéité : théâtre, contes, dialogues, philosophie, histoire naturelle, criticisme, une encyclopédie, écrits pédagogiques, correspondances…

Mais en réalité, il y a une unité. La nature hétéroclite est simplement le symptôme du fait que Diderot n’avait pas assez de temps pour dire ce qu’il fallait dire. C’est à dire s’il y avait du temps, l’unité de son imagination et de sa créativité serait évidente.

Pour nous aussi, il semble qu’il n y a pas assez de temps pour dire ce qu’il faut dire. C’est la raison pour laquelle on considère le temps comme une contrainte… Cela n’es pas le cas: le temps est une possibilité; le temps parle d’abondance à ceux qui veulent entendre… le temps est fécond.

Je travaille avec le temps… et je travaille avec les mots— ce sont mes matières primaires.

Pour montrer l’unité entre l’imagination et l’âme j’ai pris les pensées philosophiques de Diderot et les ai mélangées avec ses lettres d’amour adressées à sa maitresse Sophie Volland (une relation qui a durée plus que vingt ans).

Pourquoi la philosophie et des lettres d’amour ? Car la pensée et le désir constituent un rempart.

L’enchainement de nos pensées et de nos amours donnent une continuité à notre vie.

L’amour, comme la pensée, atteint la continuité avec les mots.

Écrire un beau mot est un moyen de toucher, de caresser la beauté.

Cette œuvre, comme beaucoup que j’ai créées, est caractérisé par sa fugacité. Elle est éphémère, comme tout notre travail. En plus, j’ai écrit sur un rempart, une construction humaine qui dit « quand même, je vais durer ! ».

Dans mon travail j’approche l’absurdité, la futilité car parfois la beauté n’est pas si loin de telles choses.

Puisque mon travail est éphémère, il est exigent : il nous demande d’être là… autrement il y aura rien.

Pour finir… un dernier mot sur le temps : le temps doit être séduit ; le déclenchement d’un geste fugace ou d’un effort qui prends le temps au sérieux est suffisant pour le faire frémir.

Merci à toutes est à tous, merci à la Ville de Langres et Thomas Damoiseau, les organisateurs, Le troisième pole, et surtout Delphine Riss qui a pensé de mon projet pendant plus d’un an, Elsa Bellanger, et aussi mon frère qui est venu du Canada pour m’aider.















textes : Lettres à Sophie Volland; Lettre sur les Aveugles, Pensées Philosophiques, De L’Interpretation de la Nature, Bijoux Indiscrets, Jacques La Fataliste, Neveu de Rameau, Le Fils Naturel, Lettres à Falconet.



La Promenade du Sceptique
: (un discours)


Attention ! En raison d’un manque de marrons (à cause du changement
climatique et de la maladie dont souffrent les marronniers) les marronniers
eux mêmes ont offerts leurs propres écorces en substitution.
Il faut saluer une telle générosité en cette période de crise.


Ici, à Langres, je présente deux installations pour manifester l’esprit de Diderot: J’ai déjà parlé de mon installation sur les Remparts; je voudrais à présent parler de mes activités en collaboration avec la Maison de Quartier de Langres, sur l’allée de Blanchefontaine. Ici mon but était d’exprimer une idée clef de Diderot... que la matière est sensible, que l’unité de l’imagination et de l’esprit s’exprime vers la sensibilité.

Comme disait Diderot, « il faut que la pierre sente ! »

Et moi, j’ai pris Diderot au sérieux… car je sais, ‘au fond de l’imagination pousse une végétation obscure’.

Évidemment mon projet a un peu changé mais je voudrais commencer en expliquant comment j’ai envisagé le projet ici à Blanchefontaine.

Pendant ma première visite, j’ai vu ces marronniers et j’ai immédiatement vu mon enfance. Les marrons, comme objet, comme êtres, me parlent profondément, et depuis toujours.

J’ai grandi avec les marronniers autour de moi. J’en garde toujours un dans ma poche. C’est la couleur qui me stimule, la texture qui me séduit, et la forme semblable à celle d’un cerveau, représentent pour moi la sagesse et la mémoire.

Cette représentation ne concerne que moi puisque pour un arbre un marron ne représente rien… il est la promesse de l’avenir, d’un autre arbre.

Il n’y a pas beaucoup de marrons ici. La nature parle. Il faut l’écouter.

Elle dit, « Cette année je suis dérangée. Tout est en retard » Et quand elle parle des marronniers, sa voix devient sombre, « Je suis malade ; les vers mangent mes feuilles et je ne peux pas profiter du soleil. Je meurs de faim. Je n'ai pas de la force de créer un seul marron ».

Mais la nature est gracieuse, et fière… et elle a une générosité inimitable.

Elle m’a dit, « je n’ai pas de marrons, mais je vais vous offrir mes écorces ».

Donc, il faut que les écorces sentent ! mieux, qu’elles parlent. Et, si elles parlent, vu qu’elles sont langroises, elles vont parler avec les mots et avec l’esprit de Diderot. Elles parleront de la liberté, de l'unité de l’imagination créatrice… et plus important, elles parlent parce que elles désirent une réponse. Car pour elles, comme pour Diderot, une dialogue, une conversation, est la jouissance du langage.

Et pour terminer... j’ai commencé ce projet en pensant des marrons. En réalisant mon projet je regarde l’arbre dans son entièreté.

Merci à toutes est à tous, merci à la Ville de Langres et Thomas Damoiseau, les organisateurs, Le troisième pole, Elsa Bellanger et surtout Delphine Riss qui a pensée de mon projet pour plus d’un an et qui est devenu un expert sur les marrons. Aussi à Pascale Brion pour tous ses renseignements autour des marronniers. Merci bien sûr à La Maison du Quartier de Langres (Cindy, Alexandra, et Sylvie et a tous ceux qui ont participé dans la réalisation de cette installation. Quand je parlais de la générosité de la nature, je pensais aussi à vos mots et au temps que vous avez consacré et offert. Aussi je dis merci à mon frère qui est venu du Canada pour m’aider.






textes : Pensées Philosophiques , Promenade du Sceptique, De l’interpretation de la nature, L’origine et la nature du beau, Correspondance, Sur l’inconséquence du jugement public, Le Salon de 1767, Le Supplément au Voyage de Bougainville, Elements du Physiologie, Le Neveau de Rameau, La Rêve d’Alembert, La diversité de nos jugements


Le projet

Les Remparts
(promenade de Montreal)
La Promenade du Sceptique
(promenade de Blanchefontaine)


cliquez ici pour une description du projet


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Les Remparts : le 20 et 21 septembre, 2013 je vais écrire à la main, à la craie blanche, des textes de Diderot sur la terre de Promenade de Montréal (les Remparts). Les textes selectionnés viennent des Lettres à Sophie Volland, ses Pensées Philosophiques, et Lettres sur les Aveugles. En écrivant les textes je créerai un texte-collage entre les lettres d’amour et les écrits philosophiques. En choisissant les Remparts pour cette intervention la fugacité des mots en craie sera de les mettre en opposition au sens de permanence, et de securité, donné par les remparts. Le lieux choisi regarde vers l’est, vers Canada, mon pays d’origine. Mais, en realité, de là on peut voir presque tous les directions, un regard vers tous les frontieres, comme le regard de Diderot, qui était philosophe, ecrivain, historien, traductuer… et comme je suis scientifique, ecrivain, et artistse j’apprecie l’abilité, et la necessité de voir autrement. J’écrirai entre dix et douze heures, laissant les textes pour les promeneurs, pour les curieux, et pour le temps, qui les effacera eventuellement.


textes : Lettres à Sophie Volland; Lettre sur les Aveugles, Pensées Philosophiques, De L’Interpretation de la Nature, Bijoux Indiscrets, Jacques La Fataliste, Neveu de Rameau, Le Fils Naturel, Lettres à Falconet.
La Promenade du Sceptique : le 18 et 19 septembre, 2013 à Blanchefontaine je vais créer une installation avec des marrons sur lequels j’écrirai les textes de DIderot à l’encre blanche. L’allée de Blanchefontaine est longée des marroniers. Au Canada, dans le village où je suis né, le rue où j’ai habité était longée des marroniers. Pour moi, les marrons portent la mémoire, et la sagesse. C’est pour cette raison que j’utiliserai les marrons Langrois qui tomberont en autômne, autour de mes interventions. En particulier, j’écrirai des textes de Diderot sur de milliers de marrons en encre blanche. Les marrons seront ramassés sur place, et après l’encre était fixé sur eux je vais les mettre en place dans des lieux choisis pour leur caractère ludique et inattendu. Cette perfomance aura besoin d’environ 15.000 marrons.










textes : Pensées Philosophiques , Promenade du Sceptique, De l’interpretation de la nature, L’origine et la nature du beau, Correspondance, Sur l’inconséquence du jugement public, Le Salon de 1767, Le Supplément au Voyage de Bougainville, Elements du Physiologie, Le Neveau de Rameau, La Rêve d’Alembert, La diversité de nos jugements



Poetry is Disaster 
correspond